Les Houches
"L'alpinisme au-delà de la perception"
D'organisateur, Ivano Ghirardini est passé conférencier pour relater une démarche "inexplicable". Portrait "d'un mythe populaire" à mi-chemin entre l'atavisme et la volonté divine
Aujourd'hui encore, Ivano Ghi¬rardini cherche à comprendre le "pourquoi"? "Peut-être pour retrouver ton père" lui a suggéré un ancien. "Peut-être par une sorte de besoin naturel. Une curiosité qui pousse à aller voir ce qui se passe là-haut" semble rêver à haute voix le dernier conférencier de la "série Ghirar¬dini".
Normalement, Ivano ne devait participer à la série de débats
Iqu'il a organisée avec l'office du tourisme à la salle Olca. Mais, à la suite de quelques désiste¬ments, il s'est inscrit sur la liste "derrière les jeunes!" "Pas pour synthétiser" répond-il "personne n'est pareil, on ne peut pas juger!"
Dès le début de cette dernière conférence, "le premier de la trilogie" a posé le "décor": convi¬vial, objectif et respectueux de l'autre. Ce respect de l'autre, et surtout de la montagne "à la¬quelle il faut laisser sa chance" frappe chez "cet ancien de 39 ans" qu'une blancheur précoce semble reléguer au rang des "has been".
Ghirardini - Dozikian, un duo choc pour "l'espace montagne".
Une sorte de témoignage
A bien y regarder, Ivano est encore un "jeunot". Dès qu'il évoque la montagne, ses yeux pétillent toujours autant. Peut-être même davantage.
La séquence diapo qu'il a propo¬sée et commentée mardi soir à la salle Olca a duré deux heures. Personne ne s'en est aperçu, tellement le voyage a été prenant. Pas toujours facile, mais presque toujours logique ou "senti".
Tour à tour instinctif et réfléchi, Ivano - il aime bien garder le "o" car il est profondément attaché à ses origines italiennes - a constamment fait passer le mes¬sage du désir et de la sagesse.
Sage, il faut l'être pour faire marche arrrière alors que le sommet est en vue, presque à portée de main.
Pour imager une vingtaine d'an¬nées d'alpinisme "Ghirardini le perceptif" avait choisi des diapos de sa grande première : "la trilogie hivernale en solitaire" (Cervin, Grandes Jorasses, Eiger) mais aussi de ses expéditions au Mitre Pic, à l'Aconcagua, au Makalu ou au McKinley.
Qu'est-ce qui a provoqué cette série de conférences ponctuée d'un vibrant hommage aux grim¬peurs actuels "style Lafaille, Re¬nault ou Beghin"? Le message ! Une sorte de témoignage de leurs contemporains dont ont été privés des alpinistes aussi prestgieux que Kukuzka ou Hasegawa, trop tôt disparus.
C'est en tout cas la sensibilité d'un dévoreur d'espaces très at¬tachant quoique - ou parce que -très paradoxal. Un paradoxe qui alterne l'extérieur, l'intérieur, et un pouvoir étrange.
Si vous le rencontrez demandez-lui le secret des branches qui s'enroulent par simple pression. Encore faut-il que vous ne soyez pas pressé...
René MAS •
"L'alpinisme au-delà de la perception"
D'organisateur, Ivano Ghirardini est passé conférencier pour relater une démarche "inexplicable". Portrait "d'un mythe populaire" à mi-chemin entre l'atavisme et la volonté divine
Aujourd'hui encore, Ivano Ghi¬rardini cherche à comprendre le "pourquoi"? "Peut-être pour retrouver ton père" lui a suggéré un ancien. "Peut-être par une sorte de besoin naturel. Une curiosité qui pousse à aller voir ce qui se passe là-haut" semble rêver à haute voix le dernier conférencier de la "série Ghirar¬dini".
Normalement, Ivano ne devait participer à la série de débats
Iqu'il a organisée avec l'office du tourisme à la salle Olca. Mais, à la suite de quelques désiste¬ments, il s'est inscrit sur la liste "derrière les jeunes!" "Pas pour synthétiser" répond-il "personne n'est pareil, on ne peut pas juger!"
Dès le début de cette dernière conférence, "le premier de la trilogie" a posé le "décor": convi¬vial, objectif et respectueux de l'autre. Ce respect de l'autre, et surtout de la montagne "à la¬quelle il faut laisser sa chance" frappe chez "cet ancien de 39 ans" qu'une blancheur précoce semble reléguer au rang des "has been".
Ghirardini - Dozikian, un duo choc pour "l'espace montagne".
Une sorte de témoignage
A bien y regarder, Ivano est encore un "jeunot". Dès qu'il évoque la montagne, ses yeux pétillent toujours autant. Peut-être même davantage.
La séquence diapo qu'il a propo¬sée et commentée mardi soir à la salle Olca a duré deux heures. Personne ne s'en est aperçu, tellement le voyage a été prenant. Pas toujours facile, mais presque toujours logique ou "senti".
Tour à tour instinctif et réfléchi, Ivano - il aime bien garder le "o" car il est profondément attaché à ses origines italiennes - a constamment fait passer le mes¬sage du désir et de la sagesse.
Sage, il faut l'être pour faire marche arrrière alors que le sommet est en vue, presque à portée de main.
Pour imager une vingtaine d'an¬nées d'alpinisme "Ghirardini le perceptif" avait choisi des diapos de sa grande première : "la trilogie hivernale en solitaire" (Cervin, Grandes Jorasses, Eiger) mais aussi de ses expéditions au Mitre Pic, à l'Aconcagua, au Makalu ou au McKinley.
Qu'est-ce qui a provoqué cette série de conférences ponctuée d'un vibrant hommage aux grim¬peurs actuels "style Lafaille, Re¬nault ou Beghin"? Le message ! Une sorte de témoignage de leurs contemporains dont ont été privés des alpinistes aussi prestgieux que Kukuzka ou Hasegawa, trop tôt disparus.
C'est en tout cas la sensibilité d'un dévoreur d'espaces très at¬tachant quoique - ou parce que -très paradoxal. Un paradoxe qui alterne l'extérieur, l'intérieur, et un pouvoir étrange.
Si vous le rencontrez demandez-lui le secret des branches qui s'enroulent par simple pression. Encore faut-il que vous ne soyez pas pressé...
René MAS •