La Pierre André n'a pas eu son homme!
, BARCELONNETTE. — Secourir un alpiniste immobilisé sur une paroi verticale, alors que la nuit s'avançait, et que, la neige tombant, la visibilité était à peu près nulle, telle était la perspective peu agréable des secouristes, avant-hier soir, lors-qu'ils furent avertis qu'un jeune homme était en perdition à la Pierre André, ainsi que nous l'avons relaté brièvement hier.
On sait que, fort heureuse¬ment, les difficiles recherches .n'eurent pas à être entreprises.
Mais comment cela s'était-il passé ?
Deux jeunes gens, un garçon de Jausiers, Robert Chevalier, 21 ans, accompagné d'un ami de Saint-Auban, dont nous n'avons pu connaître l'identité, avaient entrepris d'ouvrir une nouvelle voie sur la face nord de la Pierre André, extrêmement aé¬rienne, comme l'on sait. Au cours de cette difficile entreprise, le camarade de M. Chevalier dévissa, et ne dut la vie sauve qu'à sa corde de rappel. Après avoir tenté en vain de
le secourir, M. Chevalier prit le parti de redescendre au refuge du C A.F., à Maljasset, pour de¬mander des secours.
Peu après, une section du Peloton de Gendarmes de haute-! montagne de Jausiers, sous les I ordres du chef Isaia, arrivait au refuge, rejointe par M. Gavety, président de la section du C.A.F., M. Jean Chaix, président du secours en montagne, M. Mimet, guide de haute montagne,; etc... Aussitôt, un plan était mis au point, qui consistait à mon-] ter au sommet de la Pierre André, par la ' voie normale, et1 à redescendre en corde fixe jus¬qu'à l'alpiniste en perdition. i
Or, une violente tempêta de neige soufflait ; et ce sauvetage aurait été entrepris dans des conditions extrêmement péril¬leuses. C'est au moment même où la caravane de secours allait s'ébranler que l'alpiniste, ayant pu se tirer d'affaire tout seul, faisait sa réapparition. ;
Tout était bien qui finissait ! bien...